Raid
VTT de la Grande Traversée de l'Ardèche – 3ème étape : de Sainte-Eulalie
à Montselgues (voir)
- 75 km
la plus longue étape sous la menace des ondées orageuses
Sous le Gerbier de Jonc, à quelques encablures des sources de la
Loire, les stagiaires furent réveillés à l'aurore par les allers et
venues sympathiques des moutons du champ où ils avaient planté leurs
tentes. Ce réveil nature fut le bienvenu car les préparatifs durent
être particulièrement matinaux, dès 6 h, en raison d'une part de la
distance de l'étape du jour, la plus longue du raid (75 km), et
d'autre part, du risque d'orage annoncé pour la mi-journée. Au
travers d'un paysage de sucs et de formations volcaniques
phonolithiques caractéristiques des plateaux du haut Vivarais, les
trois groupes atteignirent rapidement le village de
Sagnes-et-Goudoulet avec ses corps de fermes anciennes construites
en pierres de granit. Déjà au loin dans le sud, se dessinaient les
contours du Tanargue et du Rocher d'Abraham. Le cratère de la
Vestide du Pal franchi, les équipes se retrouvaient vite sur les
corniches de la vallée de la Fontaulière au dessus des pentes du
Roux avant de partir à grands tours de pédales vers le Col de la
Chavade, pressées par une énorme cellule orageuse qui menaçait déjà
par le nord avec d'inquiétants grondements sourds. La foudre
constituant l'un des risques naturels les plus dangereux des
activités de pleine nature, la consigne fut donnée à tous de se
mettre à l'abri en cas d'éclairs proches. A 1266 mètres d'altitude,
le col de la Chavade marque la ligne de partage des eaux avec à
l'est et au sud, le bassin de la Méditerranée et à l'est et au nord,
celui de l'Atlantique. Surpris par des éclairs très proche sur la
route de la crête, les cyclistes forcèrent l'allure jusqu'à la salle
hors sac de la Chavade Bel Air gracieusement mise à disposition par
le Syndicat de la Montagne Ardéchoise. Quelques minutes seulement
après s'être mis au sec dans cet abri providentiel, le ciel obscur
se mit à déluger, ne laissant rien rien présager de bon pour la
suite de la journée. Grâce à une lecture des outils satellite
disponibles, l'équipe eut contre toute attente la surprise de
découvrir que les cellules orageuses se déplaçaient vers le nord, ce
qui se vérifia rapidement sur le terrain avec des pluies qui
cessèrent assez rapidement pour laisser place à une légère brume qui
enrobait le plateau de Cham Longue. Les vététistes purent alors
reprendre leur route, franchissant successivement le Col du Pendu
(alt. 1435 m), le Bez, le Col de Meyrand (alt. 1370 m) jusqu'au
village de Loubaresse. Isolé au sommet de la Vallée de la Beaume, ce
village, le plus petit d'Ardèche, mais aussi parmi les plus arrosés
de France, se trouve aux pieds de la montagne « Arga » au carrefour
des chocs thermiques à l'origine des fameux épisodes cévenols. Sous
un ciel finalement sec, heureux et inattendu présage des cieux, la
dernière partie jusqu'aux corniches du Vivarais cévenol fut
étonnement fluide, les participants faisant preuve d'une remarquable
endurance tant physique que mentale malgré les organismes endoloris
par tant de chemin parcouru. Finalement, après 8 heures passées sur
leurs monture et près de 75 km, les vététistes arrivaient fourbus
mais heureux au coeur du village de Montselgues, petit bourg perché
à plus de 1000 mètres d'altitude avec ses superbes maisons de granit
et ses plateaux de bruyères à perte de vue. Accueillie par
Marie-Noëlle et son équipe au gîte de la Fage à la croisée des
chemins, l'équipe put alors se ressourcer dans un lieu serein et
confortable afin de reconstituer les forces et se préparer à la
descente technique des contreforts cévenols prévue pour la 4ème
étape jusqu'à Casteljau. |