Un épisode cévenol dans les Pyrénées
Qui aurait pu prévoir – en juin – qu’une crue – parmi les plus
fortes jamais enregistrées localement (les côtes les plus hautes
relevées dans certaines vallées) – allait nous surprendre ainsi en
pleine reconnaissance de notre raid VTT ? Conjonction de phénomènes
exceptionnels, la situation météorologique actuelle, dont l’ensemble
de la presse locale et nationale s’est fait l’écho tant l’intensité
est surprenante, a considérablement affecté les pentes et les
chemins, transformant en bourbiers infréquentables de belles
prairies d’altitude, des chemins ludiques en rivières torrentielles
et les nombreux gués en fleuves impétueux infranchissables. Cette
épisode de crue majeure des gaves a profondément changé les
possibilités d’itinéraire à VTT et les moniteurs stagiaires ont du
repartir à la conquête de nouveaux itinéraires dans des conditions
dantesques qui marqueront longtemps leurs souvenirs, sans doute
parmi les plus humides de leur carrière de vététistes sur des sols
détrempées, mélange de terre et de lisiers. Après trois jours pleins
de pluie intense ponctués de quelques très rares répits, le ciel
semble enfin ce matin s’éclairer et laisser poindre une lueur
d’espoir bienfaitrice pour le moral de l’équipe malmenée et poussée
au plus loin de ses retranchements. Hier soir, après avoir arpenté
les terribles mais superbes pentes du Soulor (alt. 1474 m), l’équipe
a basculé de l’autre côté de la montagne, passant du Béarn à la
Bigorre. Installée confortablement dans le relais d’Isaby, havre
réputé pour les passionnés de sports de nature, les moniteurs
s’affairent désormais à reconstituer sur cartes des itinéraires
compatibles avec des sols qui seront désormais durablement boueux,
tout en préservant l’intérêt environnemental et patrimonial du
voyage avec de remarquables paysages. Comme un signe d’optimisme,
les sommets alentours, le Gabizos, le Soum de Ner et surtout le Pic
de Léviste (2500 m), voilés jusqu’alors, commencent enfin à révéler
leurs majestueux contours. Gageons, que le soleil pyrénéen,
capricieux jusqu’alors, commence enfin à réchauffer les organismes
et à permettre de nouvelles perspectives.
|